LES
RISQUES QUAND ON REFUSE UNE TRANSFUSION DE SANG "NÉCESSAIRES"
D. JOHN DOYLE, MD,
Ph.D.(doctorat), FRCPC UNIVERSITÉ
DE TORONTO / HÔPITAL DE TORONTO
Djdoyle@inforamp.net
Le 27 octobre 1997
Bien qu'il ait été fait beaucoup d'un point
de vue médical pour réviser les considérations risques/bénéfices des
transfusions sanguines suite au HIV et au SIDA, les transfusions sanguines restent essentielles pour la vie
dans un grand nombre de situations cliniques. Les patients qui refusent une
transfusion sanguines considérées comme absolument nécessaires par un
médecin se mettent en danger de mort par anémie sévère. Par exemple Carson. a
étudié le cas de 125 patients lors d’actes chirurgicaux qui étaient Témoins de Jéhovah et ont refusé une
transfusion sanguine . Il a été constaté que plus de 60 % de patients
dont l'hémoglobine préopératoire était tombée en-dessous de 6 g/dL sont
morts après l’acte chirurgical. [1] Les données complètes sont reproduites
dans le tableau ci-dessous :
Hémoglobine
Préopératoire |
Mortalité |
< 6 g/dL |
61.5 % |
6.1-8 g/dL |
33 % |
8.1-10 g/dL |
0 % |
> 10 g/dL |
7.1 % |
Quand une transfusion "est-elle
nécessaire ?" Une réponse raisonnable pourrait être chaque fois que
l'absence de transfusion met le patient dans une situation de"risques
élevés" de complications quand la transfusion elle-même n'est pas
fortement risquée. Par exemple, dans les cas de risque de crise cardiaque
(infarctus du myocarde) ou de coup (accident cérébro-vasculaire) ou encore dans
le cas ou une complication semblable à une sévère anémie est, disons, de 15 %
tandis que le risque de transmettre un sang
pathogène est, disons, de 0.5
%, beaucoup de médecins considéreraient la proportion se risques/bénéfices
comme tout à fait acceptable. Cependant, dans la vie réelle les données
spécifiques ne sont pas généralement disponibles, ce qui oblige en pratique de
compter sur le jugement clinique et des directives publiées. Par exemple, Carson
(American Journal of Surgery 1995;170(6A supp): 325) suggère que les patients
atteint de maladies cardio-pulmonaire doivent avoir un taux d’hémoglobines
maintenu à un peu plus de 10 g/dL tandis qu'en général les patients doivent
avoir un taux maintenu à un peu plus de 7 g/dL (voir le diagramme complet ci-dessous).
Taux Hb > 10 g/dL |
Taux Hb
7-10 g/dL |
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Résumé Les patients doivent
d'habitude avoir un taux d’hémoglobine maintenu à plus de 7 g/dL s'ils sont
en bonne santé, et maintenu à un seuil de 10 g/dL pour les patients atteint d’une maladie cardio-pulmonaire
significative. Si un patient sévèrement anémié subit un acte chirurgical sans
sang, le taux de mortalité est élevé(taux de mortalité de plus de 60 % pour
des patients avec une hémoglobine préopératoire en-dessous de 6 g/dL). |
1
Lancet 1988 Apr 2;1(8588):727-9 Severity of anaemia and operative mortality and
morbidity. Carson JL, Poses RM, Spence RK, Bonavita G. Department of Medicine,
University of Medicine and Dentistry of New Jersey/Robert Wood Johnson Medical
School, New Brunswick.
"Dans une étude portant sur les cas de 125
patients ayant subis des actes chirurgicaux et qui ont refusés des transfusions
sanguines pour des raisons religieuses, la mortalité a été inversement comparée
au niveau d'hémoglobine préopératoire, démontrant un taux de mortalité de 7.1 %
pour des patients avec des niveaux de 10 g/dl à 61.5 % pour ceux avec des
niveaux en-dessous de 6 g/dl. Les taux de mortalité ont été aussi comparés avec
les pertes de sang durant l’acte chirurgical, démontrant un taux de mortalité
de 8 % pour les patients qui ont perdu moins de 500 ml à 42.9 % pour ceux qui
ont perdu plus de 2000 ml. Le niveau d'hémoglobine préopératoire et la perte de
sang en vigueur doivent être considérés dans l'évaluation du besoin d’une
transfusion préopératoire. Dans notre étude aucun patient avec un niveau
d'hémoglobine de plus de 8 g/dl et une perte de sang en vigueur en-dessous de
500 ml n'est mort."
Tiré de http://www.ajwrb.org/physicians/doyle-risksavoiding.html