La « Stratégie de la Guerre Théocratique » ou comment mentir pour l’Organisation mais pas pour survivre.

 

 

« Je me tournai vers Jéhovah dans la prière, confiant en ses promesses. Je savais que cela signifiait qu’il faudrait recourir à la stratégie théocratique (ou stratégie de la guerre théocratique en Anglais), dans l’intérêt de l’œuvre du Royaume et pour assurer la protection de mes frères chrétiens »

 

Arthur Winkler- Tour de Garde du 15 Avril 1988.

 

Arthur Winkler, interné par les allemands pendant la deuxième guerre mondiale, utilise ici une expression dont la portée ne fût sûrement pas perçue par les lecteurs de la Tour de Garde datée de 1988 dans laquelle apparue ce témoignage. Il faut en effet remonter aux années 1950, pour voir cette « stratégie » expliquée aux simples fidèles mais qui est toujours en pratique de nos jours dans les plus haut étage de l’appareil jéhoviste.

 

La Stratégie de la guerre théocratique consiste à « cacher la vérité » périphrase utilisée pour dire « mentir » à ceux qui mettent en danger l’organisation des Témoins de Jéhovah uniquement. Elle se base sur l’exemple d’Abraham qui prétendit n’être que le frère de sa femme pour ne pas se faire tuer par le Pharaon d’Egypte qui convoitait sa femme. Par son demi-mensonge, apparemment il était bien son demi-frère, il encouragea l’adultère de sa femme avec Pharaon. D’autres exemples sont utilisés par les Témoins de Jéhovah pour illustrer cette stratégie, le cas de Rahab, la prostituée qui prétendit que les espions israélites étaient parti de chez elle alors qu’ils étaient sur le toit de sa maison, ici c’est un véritable mensonge et pas une demi-vérité, le but étant encore de sauver la vie des espions israélites.

 

Voici une tentative d’explication tirée du livre « Perspicacité » Volume 2 page 255 plus moderne que l’explication de « la stratégie de la guerre spirituelle des années 50  :

 

 


Si la Bible condamne expressément le mensonge malveillant, cela ne signifie pas qu’on est obligé de divulguer une information véridique à des gens qui ne sont pas en droit de la connaître. Jésus Christ conseilla : “ Ne donnez pas ce qui est saint aux chiens, et ne jetez pas vos perles devant les porcs, de peur qu’ils ne les piétinent avec leurs pieds et que, se retournant, ils ne vous déchirent. ” (Mt 7:6). Voilà pourquoi, en certaines occasions, Jésus s’abstint de donner des renseignements complets ou de répondre directement à des questions quand cela pouvait causer inutilement du tort (Mt 15:1-6 ; 21:23-27 ; Jn 7:3-10). Il faut sans doute voir sous le même jour l’attitude d’Abraham, d’Isaac, de Rahab et d’Élisha qui ne donnèrent pas de bons renseignements ou cachèrent une partie des faits à des gens qui n’adoraient pas Jéhovah. — Gn 12:10-19 ; chap. 20 ; 26:1-10 ; Jos 2:1-6 ; Jc 2:25 ; 2R 6:11-23.

 

Ainsi quand la situation est jugée par les dirigeants de Brooklyn comme nécessitant  l’utilisation de cette « stratégie » les porte-paroles de ce mouvement mentent, comme par exemple l’illustre bien le cas des dernières affaires de pédophilies françaises et américaines où les chefs locaux avaient reçu l’ordre de ne pas révéler aux autorités les cas de pédophiles Témoins de Jéhovah. En effet, les « public relations » de cette Société tentent actuellement de faire croire que les chefs locaux ont toujours révéler aux autorités les cas de pédophilies survenus dans leurs rangs, c’est malheureusement faux jusqu’en 1997.

 

Ce qui est aussi malheureusement triste, c’est que les cas d’Abraham et de Rahab sont interprétés comme une autorisation pour mentir seulement dans le cas où l’organisation et elle seule est en danger. Abraham ne se souciait pas de l’Organisation ou de la postérité mais de sa propre vie. Il déclare à Sarah en Genèse 12 :12,13 :

 

« Quand les Egyptiens te verront, ils diront : ‘c’est sa femme’ et ils me tueront et te laisseront vivre. Dis donc que tu es mas sœur afin que je sois bien traité à cause de toi, et qu’on me laisse la vie par égard pour toi. »

 

Pareillement Jésus explique une idée similaire en Matthieu 12 :9 :

 


9 Après être parti de cet endroit, il se rendit dans leur synagogue ; 10 et, voyez, un homme avec une main desséchée ! Ils lui demandèrent alors : “ Est-il permis, le sabbat, de guérir ? ” [C’était] afin de pouvoir le mettre en accusation. 11 Il leur dit : “ Quel est parmi vous l’homme qui a une seule brebis et qui, si celle-ci tombe, le sabbat, dans une fosse, n’ira pas la saisir et la sortir [de là] ? Tout bien considéré, combien un homme vaut plus qu’une brebis ! Donc, il est permis, le sabbat, de faire quelque chose de beau.

 

 

 

La loi de Dieu n’a plus cour quand la vie d’un animal ou d’une personne est en jeu et non pas quand « l’organisation théocratique » est en danger.

 

 

Ayons donc à l’esprit tout ce qui aurait pu être évité si le principe tiré du cas d’Abraham avait été appliqué par les Témoins de Jéhovah. Sans même se poser la question de savoir si les transfusions de sang sont interdites par la Bible ou pas, combien de mort auraient pu être évité ? Au Rwanda, quand la vie de fidèles Témoins de Jéhovah ne tenaient qu’à l’achat d’une carte du parti unique, combien de mort auraient pu être évités ?  Quand dans les camps, de jeunes Témoins étaient exécutés parce qu’ils refusaient de faire un simple « Heil Hitler » ? Nous touchons du doigt ici l’hypocrisie la plus grave, les chefs Témoins de Jéhovah ont bien compris l’histoire d’Abraham, mais ce n’est pour l’appliquer qu’à l’idole qu’est pour eux l’organisation des Témoins de Jéhovah, la vie des adeptes ne comptant pas, si ce n’est que pour auréoler cette même idole du statut de martyr. Oui dans tous ces cas, les fidèles Témoins auraient pu mentir, l’achat de la carte du parti ne les obligeaient pas à être des activistes dans ce parti, ni même à participer au mouvement. Combien de résistants politiques ou spirituels ont prononcés des tas de « Heil Hitler » pour continuer leur résistance en secret, cela n’en faisait pas des adorateurs de Hitler pour autant.

 

Tout est sacrifié à l’idole Watchtower, la vie des adeptes, et aussi la vérité quand il s’agit de protéger sa réputation.

 

 

Ainsi, les chefs Témoins de Jéhovah, sont devant un dilemme, soit appliquer le principe tiré du cas d’Abraham aux simples fidèles et les laisser mentir un peu face aux dangers de morts, soit abandonner tout rapport à ce principe, et dire la vérité, que leur mouvement jusqu’en 1997, a cherché à cacher par tous les moyens les cas de pédophilies. Gageons, qu’ils se ficheront pas mal de ce dilemme et que le simple fidèle sera toujours tenu de mourir en martyr en disant la vérité sous les bottes meurtrières des persécuteurs, pendant que les avocats-conseils du mouvement, payés à coup de millions de dollars par l’argent des petits fidèles, pourront utiliser le mensonge pour couvrir des faits peu reluisants sur les activités secrètes des chefs Témoins de Jéhovah.

 

 

ANNEXE La Tour de garde expliquant « la stratégie de la guerre théocratique ».

 

*** w57 5/1 285  Use Theocratic War Strategy ***
Use Theocratic War Strategy

A WITNESS of Jehovah was going from house to house in Eastern Germany when she met a violent opposer. Knowing at once what to expect she changed her red blouse for a green one in the very next hallway. No sooner had she appeared on the street than a Communist officer asked her if she had seen a woman with a red blouse. No, she replied, and went on her way. Did she tell a lie? No, she did not. She was not a liar. Rather, she was using theocratic war strategy, hiding the truth by action and word for the sake of the ministry.

In this she had good Scriptural precedent. Did not Rahab hide the Israelite spies by both action and word? Did not Abraham, Isaac, David and others likewise hide the truth at times when faced with a hostile enemy? They certainly did, and never do we read a word of censure for their doing so. Rather, we read of their being termed exemplary servants of Jehovah. Their actions were in line with Jesus’ wise counsel: “Look! I am sending you forth as sheep amidst wolves; therefore prove yourselves cautious as serpents and yet innocent as doves.”—Matt. 10:16, NW.

Perhaps some will wonder as to where the line is to be drawn between use of theocratic war strategy in hiding the truth and the telling of lies. First of all, let it be noted that whenever one takes an oath to tell the truth he is obligated to do so. By dedicating himself to do God’s will each Christian has taken a vow or made an oath to do God’s will and to be faithful to him. To this oath he certainly must be true. Likewise, when a Christian is placed on a witness stand he is obligated to speak the truth if he speaks at all. At times he may prefer to refuse to speak and suffer the consequences rather than betray his brothers or the interests of God’s work. And, of course, there is no occasion for use of war strategy when dealing with our Christian brothers. In dealing with them we tell the truth or tactfully remind them that what they seek to know does not concern them.

Lies are untruths told for selfish reasons and which work injury to others. Satan told a lie to Eve that worked great harm to her and all the human race. Ananias and Sapphira told lies for selfish reasons. But hiding the truth, which he is not entitled to know, from an enemy does not harm him, especially when he would use such information to harm others who are innocent.

A great work is being done by the witnesses even in lands where their activity is banned. The only way they can fulfill the command to preach the good news of God’s kingdom is by use of theocratic war strategy. By underground methods the literature is brought into the country and distributed. Would it make sense to hide this literature by one’s actions and then reveal its whereabouts by one’s words when queried? Of course not! So in time of spiritual warfare it is proper to misdirect the enemy by hiding the truth. It is done unselfishly; it does not harm anyone; on the contrary, it does much good.

Today God’s servants are engaged in a warfare, a spiritual, theocratic warfare, a warfare ordered by God against wicked spirit forces and against false teachings. God’s servants are sent forth as sheep among wolves and therefore need to exercise the extreme caution of serpents so as to protect properly the interests of God’s kingdom committed to them. At all times they must be very careful not to divulge any information to the enemy that he could use to hamper the preaching work.

 

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