Petite Etude sur l’interprétation du « Temps Fixés des nations » de Luc 21 :24

 

 

 

 

« Ils tomberont sous le tranchant de l’épée, ils seront emmenés captifs parmi toutes les nations, et Jérusalem sera foulée au pied par les nations jusqu’à ce que les temps des nations soient accomplis. » Luc 21 :24.

 

 

Voici l’explication qu’en donne la société Watchtower :

 

 

*** w83 15/2 5  Fuyez pendant qu'il en est encore temps! ***

De quelle “Jérusalem” est-il question dans ce verset? Quand ces ‘temps des nations’ devaient-ils prendre fin?

 

Le “lieu saint” et la “chose immonde”

De 1070 à 607 avant notre ère, la souveraineté de Dieu était représentée sur terre par un royaume typique qui se tenait à Jérusalem. Mais au terme de cette période, la dynastie de David, qui était liée à ce royaume, fut renversée par les Babyloniens. Depuis, jamais plus cette dynastie n’a régné dans la Jérusalem terrestre. Cependant, Jérusalem a cessé d’être foulée aux pieds par les nations en ce sens que, selon sa promesse, Dieu exerce à présent sa domination par une “Jérusalem céleste”, le Royaume du Messie, Jésus Christ. La chronologie de la Bible, l’accomplissement des prophéties et le témoignage de l’Histoire convergent pour arrêter en 1914 la fin des “temps fixés des nations” et le début d’un temps d’ “angoisse des nations”. — Hébreux 12:22; Luc 21:24-26; Révélation 11:15.

La “Jérusalem céleste”, représentée sur terre par les fidèles chrétiens oints de l’esprit saint, occupe à présent un “lieu saint”.

 

On le voit dans l’interprétation des Témoins de Jéhovah, « la Jérusalem foulée par les nations » n’est pas la Jérusalem terrestre dont Jésus relatait la destruction dans Luc 21 et qui devrait être logiquement l’objet de cette prophétie.

 

D’autre part, alors que Jésus fixe encore une fois logiquement le début du « foulage de Jérusalem » à sa destruction qui s’est déroulée en 70 de notre ère, les Témoins de Jéhovah repoussent ce foulage à 607 avant notre ère, soit 677 ans avant. Le problème vient que Jésus utilise bien un futur dans ce passage car quand il parle à ses disciples, nous sommes en 33 de notre ère, 37 ans avant que ce « foulage » ne commence.

 

Les dirigeants Témoins de Jéhovah connaissent bien ses arguments, il est possible qu’ils aient reçu de nombreuses lettres de fidèles troublées par ces incohérences. Une tentative de réponse de leur part se trouve dans leur livre « Perspicacité grâce aux Ecritures » à l’article « Temps fixés des nations » :

 

 

*** it-2 1056  Temps fixés des nations ***

                                                           
 « Après avoir parlé de la destruction qui devait s’abattre sur la ville de Jérusalem, Jésus fit cette déclaration : “ Et Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations jusqu’à ce que les temps fixés des nations [“ temps des Gentils ”, AC] soient accomplis. ” (Lc 21:24). La période désignée par l’expression “ temps fixés des nations [gr. : kaïroï éthnôn] ” a suscité des discussions considérables quant à sa signification et à son implication. »

 

 

Par la suite l’article ajoute :

 

 

« C’est manifestement la ville de Jérusalem au sens littéral qui est concernée par les propos de Jésus au sujet de la destruction qui devait venir et qui vint effectivement sur cette ville en l’an 70 de n. è. lorsque les Romains la démolirent ; toutefois, la déclaration relative aux “ temps fixés des nations ” projette la prophétie bien plus loin dans le futur, comme l’ont noté de nombreux commentateurs. Ainsi, l’ouvrage connu Commentary de F. Cook dit à propos de Luc 21:24 : “ Il [ce verset] sert à séparer la partie strictement eschatologique [c’est-à-dire la partie touchant les derniers jours] de la grande prophétie et la partie s’appliquant spécifiquement à la destruction de Jérusalem. ” Il devient donc essentiel de déterminer quel sens les Écritures inspirées attribuent à “ Jérusalem ”, afin d’établir avec certitude si “ les temps fixés des nations ” se rapportent uniquement à la ville de Jérusalem à proprement parler ou à quelque chose d’autre et de plus grand. »

 

 

Voilà une belle tranche d’humour, notre écrivain Témoin de Jéhovah reconnaît donc que Jésus parle bien de la Jérusalem « terrestre » pour la destruction mais pas pour le temps fixés des nations. Son argument : Cité un livre soi-disant « connu » dont je n’ai pu trouver aucune référence ainsi que sur l’auteur (Toute personne ayant des informations à ce sujet est la bienvenue !!!). Il n’empêche que ce livre n’est pas un livre de Témoins de Jéhovah, d’habitude les dirigeants Témoins de Jéhovah déconseillent la lecture de ce genre de livres à leurs adeptes puisque ce sont des théologiens des « fausses religions » qui écrivent cela. D’autre part, l’auteur cité ne fait lui aussi qu’affirmer. Les Témoins de Jéhovah affirment donc en citant un auteur qui affirme… Sans connaître l’auteur, il est pratiquement sûr qu’il soit d’une mouvance adventiste ou évangélique, qui croient la même chose que les Témoins de Jéhovah sur la fin des temps.

 

Le livre Perspicacité poursuit :

 

« Jérusalem était la capitale de la nation d’Israël, et on disait de ses rois de la lignée de David qu’ils ‘ siégeaient sur le trône de Jéhovah ’. (1Ch 29:23.) De ce fait, Jérusalem représentait le siège du gouvernement divinement constitué, ou royaume typique de Dieu, qui opérait par l’intermédiaire de la maison de David. Avec son mont Sion, cette ville était “ la cité du Grand Roi ”. (Ps 48:1, 2.) Ainsi, Jérusalem en vint à représenter le royaume de la dynastie du roi David, un peu comme Paris, Londres, Washington et Moscou représentent les puissances gouvernantes de nations actuelles et s’emploient en ce sens dans les communiqués d’informations. Après que Jérusalem fut foulée aux pieds par les Babyloniens, son roi emmené en exil et le pays désolé, aucun membre de la dynastie davidique ne régna plus depuis la Jérusalem terrestre. Mais les Écritures montraient que Jésus, le Messie, né dans la lignée de David, régnerait depuis le mont Sion céleste, depuis la Jérusalem céleste. — Ps 2:6, 7 ; Hé 5:5 ; Ré 14:1, 3. »

 

Notons ici rapidement que les versets cités ne parlent pas de « Jérusalem céleste ». La seule fois ou cette expression apparaît, c’est dans le passage d’Hébreux 12 :22, hautement symbolique et qui pose de nombreux problèmes. En effet Hébreux 11 :16, parle des fidèles du passé qui ont une espérance terrestre suivant les Témoins de Jéhovah pour dire « que maintenant ils en désirent une meilleure (de patrie), c’est à dire une céleste. ». Les traducteurs de la Bible Témoin de Jéhovah se tirent de cette contradiction en remplaçant « céleste » par « un [lieu] appartenant au ciel ». Ce n’est apparemment pas une traduction impossible, mais il faut s’en rappeler aussi quand il est parlé d’une Jérusalem « céleste », cela peut très bien être traduit par une Jérusalem « appartenant au ciel ». Cela peut expliquer pourquoi par exemple Papias, ou Irénée pensaient que les chrétiens allaient diriger la terre à partir de Jérusalem sur terre, et non du ciel. Dans tous les cas les Témoins de Jéhovah sont pris au piège, il faut soit conclure qu’Abraham et les membres oints allaient vivre au ciel, soit au contraire que tous allaient vivre sur terre.

 

Si nous revenons à la porte de sortie qu’emprunte le rédacteur de « Perspicacité » en identifiant Jérusalem au siège de la domination de Dieu, nous entrons dans une autre impasse. En effet, une capitale n’est pas virtuelle, ni invisible, si Jérusalem représentait la domination de Dieu sur terre, alors son rétablissement sera une autre manifestation de la domination de Dieu sur terre, or, le Royaume de Dieu selon les Témoins de Jéhovah a commencé à régner au ciel en 1914 de manière invisible. Logiquement, si l’on garde la définition des Témoins de Jéhovah, Jérusalem ne sera plus « foulée au pied par les nations » qu’au moment où Dieu prendra son pouvoir sur terre et non au ciel, c’est à dire au moment de la bataille  d’Har-maguédon.

 

D’autre part comment concilié l’explication donnée pour Luc 21 :24 à celle donnée ailleurs dans le même livre Perspicacité ?

 

 

*** it-1 752  La ville de Jérusalem (David/Salomon) ***
Cela permet de saisir pourquoi une telle importance est accordée à Jérusalem dans les prophéties bibliques. Elle constitue un symbole approprié de l’organisation céleste de Jéhovah et de son Royaume messianique confié à Jésus Christ.

 

L’organisation céleste de Jéhovah n’a jamais été foulée par les nations, elles ne peuvent atteindre les cieux. D’autre part le royaume messianique n’est pas décrit comme un royaume inactif sur terre pendant plus de 80 ans, à chaque fois qu’il en ai fait mention il agit immédiatement sur terre (Daniel 2 :44 ; 7 :14 par exemple), même le très célèbre Psaume 110 :2 « Va soumettre au milieu de tes ennemis » peut être mis en rapport avec Révélation  6 :2 qui représente Jésus selon les Témoins de Jéhovah « sur un cheval blanc » qui reçoit « une couronne » pour partir « en vainqueur et pour vaincre ». Ou voyons-nous Jésus « soumettre au milieu de ses ennemis » et « vaincre » ses ennemis depuis 80 ans ? Chaque fois que Dieu prend le pouvoir, ou Jésus son envoyé, les effets sont dévastateurs sur la terre et les puissances qui la domine.

 

Reste encore une autre interprétation des Témoins de Jéhovah qui ne sont pas en manque de définitions sur Jérusalem :

 

*** it-1 911-2  Fondation, fondement ***
Il convenait donc bien que les 12 pierres de fondement symboliques de la Nouvelle Jérusalem, qui portent les noms des 12 apôtres de l’Agneau, soient des pierres précieuses (Ré 21:14, 19, 20). La Nouvelle Jérusalem décrite dans la Révélation se compose des 144 000 qui sont promis en mariage à l’époux. Quant à la “ Jérusalem céleste ” dont il est question en Hébreux 12:22, elle compte 144 001 membres, le “ un ” en plus étant l’Époux royal. C’est là la ville ayant des fondements véritables qu’Abraham attendait (Hé 11:10). Ainsi donc, la lettre aux Hébreux et la Révélation indiquent que la “ Jérusalem céleste ” et la Nouvelle Jérusalem sont deux entités très proches.

 

Il n’est pas ici question de parler de la haute technicité des rédacteurs de ce livre qui arrive à faire une nuance entre « la nouvelle Jérusalem » et « la Jérusalem Céleste » et qui ne cherchent pas à prouver pourquoi il y aurait 144.001 personnes dans la Jérusalem Céleste. (Il est entendu que suivant leur doctrine, je suis d’accord avec eux pour dire que la nouvelle Jérusalem comporte 144.000 membres, puisqu’ils ne considèrent pas 144.000 comme un nombre symbolique).

 

Néanmoins, nous venons ici de toucher la définition de Jérusalem tel que l’interprète le Nouveau Testament et plus précisément Jean et pas tel que l’interprètent les Témoins de Jéhovah pour leurs calculs chronologiques: L’ensemble des chrétiens (« oints » rajouteraient les Témoins de Jéhovah mais encore faut-il prouver que certains chrétiens ne sont pas oints de l’Esprit Saint)

 

Et selon la Bible « Quand cette Nouvelle Jérusalem commencera à régner ? »

 

Matthieu 24 :31


 « 31 Et il enverra ses anges au son d’une grande trompette, et ils rassembleront ceux qu’il a choisis, depuis les quatre vents, depuis l’une des extrémités des cieux jusqu’à leur autre extrémité. »

 

Matthieu 25 :34


 « 34 “ Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite : ‘ Venez, vous qui avez été bénis par mon Père, héritez du royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. »

 

Apocalypse 21 :1,2

 


 « Et j’ai vu un nouveau ciel et une nouvelle terre ; car l’ancien ciel et l’ancienne terre avaient disparu, et la mer n’est plus. 2 J’ai vu aussi la ville sainte, la Nouvelle Jérusalem, qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu, et préparée comme une épouse parée pour son mari. »

 

Tout démontre que la nouvelle Jérusalem sera constitué et commencera à régner après l’intervention de Jésus comme le contexte des différents versets cités le démontre. Alors si on ne veut pas interpréter la Jérusalem de Luc 21 :24 comme étant la Jérusalem terrestre, il faut en conclure que la Nouvelle Jérusalem ne « sera plus foulée au pied par les nations » le jour ou elle commencera à régner sur terre. Dans tous les passages bibliques que je connaissent, la domination de cette Nouvelle Jérusalem commence après la destruction des nations et pas avant.

 

On pourrait arrêter là l’explication, mais il y a encore de nombreuses coquilles dans le raisonnement de cet article qui est bon d’examiner :

 

 

 

*** it-2 1056-7  Temps fixés des nations ***
 « Le début du foulage ’. Le ‘ foulage ’ de ce royaume de la dynastie des souverains de la lignée de David ne commença pas lorsque les Romains dévastèrent la ville de Jérusalem en 70 de n. è. Il commença des siècles plus tôt, quand les Babyloniens renversèrent cette dynastie en 607 av. n. è., quand Neboukadnetsar détruisit Jérusalem, emmena en captivité le roi détrôné, Tsidqiya, et laissa le pays en désolation (2R 25:1-26 ; voir C
HRONOLOGIE). Ces événements furent conformes aux paroles prophétiques adressées à Tsidqiya en Ézékiel 21:25-27 : “ Ôte le turban, et enlève la couronne. Cela ne sera pas la même chose. [...] J’en ferai une ruine, une ruine, une ruine. Quant à cela aussi, oui ce ne sera à personne jusqu’à ce que vienne celui qui a le droit légal, et vraiment je le lui donnerai. ” Les Écritures grecques chrétiennes démontrent que celui qui a “ le droit légal ” à la couronne davidique perdue par Tsidqiya est Christ Jésus, au sujet de qui l’ange qui annonça sa future naissance déclara : “ Jéhovah Dieu lui donnera le trône de David son père, et il régnera sur la maison de Jacob pour toujours, et il n’y aura pas de fin à son royaume. ” — Lc 1:32, 33. »

 

On le voit une fois la notion de Jérusalem spiritualisée, l’auteur de l’article peut dire un non-sens sur la Jérusalem dont parle Jésus. Le problème majeur dans ce paragraphe, c’est de limiter la notion de royauté de Dieu à une lignée, celle de David. Quand on remonte dans la Bible, l’instauration de la royauté sur Israël n’a pas du tout été une chose voulue par Dieu, au contraire Dieu l’a vécu comme un abandon. Quand le prophète Samuel alla parler à Dieu sur le fait que le peuple voulait un Roi humain voilà ce que dit Dieu en  1 Samuel 2 :7

 


 «  7 Alors Jéhovah dit à Samuel : “ Écoute la voix du peuple quant à tout ce qu’ils te disent ; car ce n’est pas toi qu’ils ont rejeté, mais c’est moi qu’ils ont rejeté pour que je ne sois plus roi sur eux. 8 Selon toutes les actions qu’ils ont commises depuis le jour où je les ai fait monter d’Égypte jusqu’à ce jour, en ce que sans cesse ils m’ont quitté et ont servi d’autres dieux, ainsi agissent-ils également envers toi »

 

Si Dieu délégua des pouvoirs aux humains ce fût bien à contre-cœur et l’histoire des rois d’Israël consignée dans la Bible est un enseignement sur tout le mal que peut faire un gouvernement humain.

 

Le justificatif biblique que nous donnent les Témoins de Jéhovah pour faire partir les Temps des Gentils en 607 avant notre ère à la perte de la royauté par Hizquika (Sédécias) est Ezechiel 21 :25-27. Quelle ne fût pas ma surprise de me rendre compte qu’il y avait à ce passage clef, une variante suivant les traductions de Bible que l’on prend et qui remonte même au temps de la Septante.

 

Par exemple dans la Bible Segond 1905 on peut lire ce passage qui se situe au verset 32 (27 TMN)

 

« J’en ferai une ruine, une ruine, une ruine. Mais cela n’aura lieu qu’à la venue de celui à qui appartient le jugement et à qui je le remettrai. »

 

Suivant cette traduction donc, « celui à qui appartient le jugement » est l’exécuteur du jugement sur Jérusalem et non le futur Messie. Il faut que je fasse de plus amples recherches, mais ici on voit clairement que la base du départ du temps des nations n’est plus fixé. On peut alors se demander si le début du « temps des nations », ne commence pas tout simplement à la transgression d’Adam, moment ou les hommes eurent la liberté de se gouverner sans tenir compte de Dieu ?  (Quand on ne veut pas l’interpréter comme commençant en 70 de notre ère bien sûr)

 

Pour résumer, la royauté humaine sur Israël ne fut pas perçu par Dieu comme sa royauté sur terre, au contraire il le vécut comme un abandon de son culte. Le verset principal pour fixer le début du temps des nations supporte plusieurs traductions contradictoires.

 

Continuons dans notre article :

 


 (…)

 

A propos de Daniel 4 et de l’arbre de la vision de Nébukadnésar :


Rapport avec les temps fixés des nations ”. La vision se réalisa indéniablement sur Neboukadnetsar lui-même (voir Dn 4:31-35). Par conséquent, certains pensent qu’elle n’a d’application prophétique directe que sur sa personne et ne voient en cette vision que l’affirmation de la vérité éternelle de ‘ la suprématie de Dieu sur toutes les autres puissances, qu’elles soient humaines ou prétendument divines ’. Ils admettent que cette vérité ou ce principe s’applique au-delà du seul cas de Neboukadnetsar, mais ne considèrent pas qu’elle puisse avoir un rapport avec une période de temps précise ou un calendrier divin. Pourtant, un examen de l’ensemble du livre de Daniel révèle que le facteur temps est partout accentué dans les visions et les prophéties qu’il rapporte. Par ailleurs, le récit de chacune de ces visions ne montre pas que les puissances mondiales et les événements sont isolés ou surviennent au hasard en laissant ambigu le facteur temps, mais plutôt qu’ils s’inscrivent dans un contexte historique ou un ordre chronologique (voir Dn 2:36-45 ; 7:3-12, 17-26 ; 8:3-14, 20-25 ; 9:2, 24-27 ; 11:2-45 ; 12:7-13). En outre, ce livre attire à maintes reprises l’attention sur la conclusion qui constitue le thème de ses prophéties : l’établissement d’un Royaume de Dieu universel et éternel agissant par la domination du “ fils d’homme ”. (Dn 2:35, 44, 45 ; 4:17, 25, 32 ; 7:9-14, 18, 22, 27 ; 12:1.) Ce livre se distingue également du reste des Écritures hébraïques parce qu’il mentionne ‘ le temps de la fin ’. — Dn 8:19 ; 11:35, 40 ; 12:4, 9. »

 

Encore une fois, les dirigeants Témoins de Jéhovah présentent l’objection la plus logique à leur calcul chronologique qui donnent des migraines à tous ceux qui veulent le comprendre. Nous n’étudierons pas ici, les nombreux autres calculs de Charles Russell qui l’amenait par d’autres moyens tout aussi compliqués à 1914 et qui ont été abandonnés depuis par les Témoins de Jéhovah. Il faut néanmoins savoir que Russell se basait sur ces autres calculs pour dire qu’il avait plusieurs preuves, plusieurs témoins, comme par exemple la grande pyramide d’Egypte, pour calculer 1914, les Témoins de Jéhovah n’en ont plus qu’une seule. L’argument qui devrait nous faire croire que l’histoire de l’arbre de Nébukanetsar est en fait une crypto-prophétie plus qu’une simple histoire morale est que dans le livre de Daniel le facteur « temps » est important et que ce livre contient des prophéties et qu’il parle du temps de la fin. Malheureusement de nombreux livres de la Bible répondent à cette définition et font alterner récit historiques et prophéties sur les temps derniers. Ce n’est donc pas du tout un argument. D’autre part si un simple récit historique comme la vision de Nébucadnetsar à une valeur prophétique, il faut que les Témoins de Jéhovah expliquent quelle est la valeur prophétique des 3 hébreux jetés dans la fournaise (Daniel 3), ou sur le festin de Belteshatzar (Daniel 5), sur l’épisode de Daniel dans la fosse aux lions (Daniel 6). Encore une fois la lecture d’une simple Bible autre que celle des Témoins de Jéhovah révèle une grosse surprise : Pour une meilleure compréhension, les traducteurs de certaines Bibles classent les livres bibliques en sous-section. La Bible Crampon-Tricot (1960) divise le livre de Daniel comme suit :

 

Première Partie : Episodes de la vie de Daniel (Chapitre 1 :1 à 6 :29)

Deuxième partie : Les visions de Daniel (Chapitre  7 :1 à 12 :13)

 

C’est limpide, il y a bien une chronologie dans le livre de Daniel comme le disent les Témoins de Jéhovah. Malheureusement, la partie qu’il considère prophétique se situe dans la narration de la vie de Daniel et non dans ses visions sur les « Temps de la Fin ».

 

Le reste de l’article est aussi une succession d’arguments spécieux et paralogiques dont je me dispenserai de faire un commentaire à moins qu’on me le demande.

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