Addendum sur les mammouths.

 

Charles Chasson

 

 

 

Dernièrement, un livre en langue française est paru sur les mammouths congelés en Sibérie. Il s’agit du récit de la découverte et de l’extraction du Mammouth Jarkov par Bernard Buigues.

 

Certains passages de ce livre confirme les informations des livres anglais cités dans l’article de Alan Feurbacher, « les Régions Polaires » :

 

« C’est finalement le mammouth laineux qui l’emportera lors de la dernière glaciation, il y a cent mille ans. De la Sibérie à toute l’Europe de l’Ouest, les arbres disparurent totalement, remplacés par une herbe rase. Seul le mammouth laineux, qui avait su s’adapter au grand froid, pouvait survivre. Ses oreilles avaient diminué en taille pour donner moins de prise au vent, sa queue s’était réduite. Il avait développé un Caplet anal, une sorte d’opercule qui fermait l’anus pour éviter le refroidissement de l’intérieur du corps, et surtout, il s’était couvert d’une toison épaisse, très sophistiquée, qui le protégeait des températures extrêmes. A l’extérieur, de longs poils grossiers de plus d’un mètre de long le recouvraient. Ils étaient robustes, d’une belle couleur dorée et six fois plus gros que les cheveux humains. Dessous, une couche de sous-poils fins, courts, soyeux, et, au contact de la peau, un duvet laineux, molletonné, de cinq centimètres d’épaisseur. Toutes les parties du corps étaient pourvues de poils, même les oreilles, la tête et la trompe.(…) Enfin, pour faire bonne mesure, il avait développé entre chair et peau une couche de graisse de deux à cinq centimètres. Ainsi pouvait-il affronter des températures polaires de –40° C. » (Page 49)

 

 

 

Il est difficile après cette description très claire de maintenir que ces mammouths vivaient dans un climat tropical.

 

Malheureusement pour les fondamentalistes, la découverte de Jarkov semble confirmer la thèse de l’enfouissement dans un marécage pour tous les animaux lourds découverts jusqu’à maintenant :

« Le Professeur Vereschagin me confirme que la position du mammouth est conforme au schéma que je lui ai montré. Il pense que Jarkov a dû se débattre au moment de sa mort, car les ossements que nous avons déjà sortis proviennent d’une patte avant droite. Il suppose que ce membre était levé lorsque l’animal a poussé son dernier soupir en se débattant. Cela expliquerait que nous n’ayons trouvé que ces ossements. Confirmant mes suppositions, les trois scientifiques s’accordent à dire que notre Jarkov a sûrement perdu la vie en s’enlisant dans une tourbière ou un marais. » (Page 166)

 

« J’en suis certain, ils étaient victimes de pièges naturels, notamment de la vase ou des sédiments qui couvraient le fond des marais ou des lacs. Ils s’aventuraient sur les berges de certains lacs pour manger l’herbe dont ils raffolaient et s’en retrouvaient prisonniers. Je me souviens d’être une fois entré, équipé de hautes bottes, dans un petit lac où pousse cette herbe afin de recueillir des échantillons. L’eau m’arrivait au-dessus du genou et j’ai eu le plus grand mal à regagner la berge, la vase m’empêchant, par effet de succion, de décoller les pieds. Je ne pèse que quatre-vingt-cinq kilos. J’imagine les conséquences du même phénomène sur un animal de huit tonnes. » (Page 156)

 

 

Une photo de ce genre de lac se trouve dans l’encart photographique page 112 de ce livre.

 

Après la découverte de végétaux autour de Jarkov , un des découvreurs déclare :

 

« Nous pouvons sans prendre trop de risques avancer qu’il est mort dans un étang peu profond ou dans un petit lac rempli de plantes aquatiques. Tu es au courant que, pour bien digérer leur cent quatre-vingts kilos d’herbe quotidienne, les mammouths devaient avaler une quantité inimaginable d’eau. Voilà pourquoi ils séjournaient une grande partie de leur temps dans les mares et les étangs. Peut-être même nageaient-ils. »

 

 

Jarkov est la dernière découverte de ce genre depuis 1977 (Page 146), ce n’est pas cette nouvelle découverte qui donnera raison aux fondamentalistes.

 

 

Pour plus d’information sur le mammouth Jarkov, lire :

 

« Sur la piste du Mammouth » Par Bernard Buigues aux Editions Robert Laffont ISBN 2-221-09206-6

 

Voir le très bon site sur le sujet www.mammuthus.org

 

 

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